Parents non-joueurs VS Parents joueurs

Screen photo de Kratos dans God of War sur PS4.

Après avoir discuté avec plusieurs connaissances et amis joueurs de jeux vidéo, j'avais envie d'écrire un article sur les parents et leurs rapports avec notre média préféré. J'aborderai tout d'abord mon cas personnel pour ensuite élargir en décrivant  le cas d'autres parents de mon entourage. Beaucoup de ces derniers ont en quelque sorte été des obstacles à un certain épanouissement vidéoludique pour certains enfants, tandis que d'autres ont été des joueurs et ont donc été plus ouvert à ce que leurs enfants puisse jouer en toute quiétude. Et puis, il y a les gens comme moi qui ont eu des parents hermétiques à cette pratique, mais qui n'ont pas non plus été contre l'idée de faire entrer le jeu vidéo dans notre foyer.


"Qu'est ce que c'est beau !"

Version Sega Genesis de Ghouls'n Ghosts

Il arrive que les enfants partagent parfois des passions communes avec leurs parents. Certains vont partager un sport qu'ils vont pratiquer le week end avec leur(s) papa(s) et/ou leur(s) maman(s). D'autres vont échanger sur leur amour dévorante de l'Histoire. Et puis, il y a des gens comme moi qui n'ont jamais partagé grand chose avec leurs parents. Tout du moins, je n'ai jamais eu de passions communes avec eux. Ils m'ont emmené dans des parcs, des musées ou encore des restaurants. J'ai également été plusieurs fois au cinéma avec eux, mais je n'ai jamais eu les mêmes réels centres d'intérêt que mes "créateurs": Je n'ai jamais eu de discussions enflammées sur certains sujets, par exemple.
Pour en revenir au 7ème art, il m'est arrivé très régulièrement de parler de films pendant des heures, avec mes ami(e)s. Je me souviens des longues discussions passées à débattre sur la philosophie diffusée dans Fight Club, la fin Sixième Sens ou de L'Avocat du Diable, ou encore de théoriser sur Donnie Darko et Triangle.
Prenons le cas de cette sortie d'une séance ciné où je venais de terminer de voir The Dark Knight avec les copains et où nous avions fait que discuter des qualités et des défauts du film, des scènes, des personnages, etc... Même avec mes deux grandes soeurs, je partageais pas mal de choses, puisqu'elles aussi étaient branchées jeux vidéo, séries et cinéma. Et pour couronner le tout, il y avait cette obsession que j'avais pour X-Files qui alimentait en moi ce perpétuel besoin de discuter de cette série avec d'autres camarades partageant la même passion. La création de Chris Carter était d'ailleurs un des rares moments de complicité que je partageais parfois avec ma mère: Le dimanche matin, il m'arrivait de regarder avec elle des épisodes que j'avais préalablement enregistré en VHS.

Pour en revenir à ce qui nous concerne, mes parents était plutôt insensibles aux jeux vidéo. Il y avait juste 2 ou 3 titres qui trouvaient grâce aux yeux de mon père, à l'instar du Ping Pong de Konami, de Match Point (un jeu de tennis sur Amstrad CPC), mais aussi Arkanoid... Et puis c'est tout. Il ne s'est jamais intéressé à la foison de titres qui sont passés entre nos mains, à mes soeurs et moi. J'avais essayé de le faire jouer à X-Men sur Megadrive. Il avait accepté, mais j'imagine que c'était plus pour me faire plaisir qu'autre chose. Et malgré un énorme fou rire que j'ai eu avec lui durant la partie, il n'a jamais réitéré l'expérience, par la suite. Tant pis...
Ma mère, elle, trouvait certains jeux magnifiques visuellement. Ce fut même elle qui, à de très rares occasions, a eu envie de m'acheter spontanément tel ou tel jeu. A ce sujet, au moment de me prendre une Megadrive à sa sortie, elle prit soin de me prendre un titre bonus, tout simplement parce qu'elle trouvait "les oiseaux magnifiques" dedans. Je me souviendrai toujours que, quelques semaines avant d'avoir ma console, elle me répétait: "Tu verras ! Je t'ai pris un jeu avec des oiseaux super jolis ! Ils s'envolent et déploient leurs grandes ailes ! C'est super bien fait !" En fait, elle venait de m'acheter Ghoul's'n' Ghosts et "ces oiseaux magnifiques" qu'elle décrivait étaient en réalité de belliqueux vautours qui nous fonçaient dessus pour nous dévorer vivant.
Ecran titre du jeu vidéo Oddworld L'Odyssée d'Abe sur Playstation (PSX) et PC.Très bon choix, maman, car il constitue aujourd'hui encore un jeu très important dans ma vie. Bravo !
Pareillement, c'est elle qui m'acheta spontanément L'Odyssée d'Abe sur Playstation. Ce jour-là, au moment où nous passions devant une démo du soft, en traversant le rayon multimédia d'un Carrefour, elle rigola quand elle aperçut la tronche du personnage apparaissant sur l'écran titre. Le fait qu'il dise ensuite "Salut !" de sa petite voix l'acheva et la convainquit de me prendre le jeu, comme ça, sans préavis. Il faut dire que ça tombait à point nommé puisque j'étais très intéressé par ce premier opus d'Oddworld...

Mes parents n'étaient donc pas du tout anti-jeux vidéo. Ils acceptaient même volontiers ce nouveau phénomène. Mais je crois que ça devait probablement les saouler lorsque je réclamais encore et encore des jeux, à chaque Noel ou à chaque anniversaire. Je ne m'intéressais pas qu'à cela, bien entendu, mais disons que ce loisir tenait le haut du panier dans mon coeur, et j'avais donc tendance à le privilégier dans mes listes de cadeaux.
Je n'ai jamais pu intéresser ma mère à ce nouveau média, malgré le fait que l'aspect visuel l'ait déjà titillé plusieurs fois, comme dit précédemment. Elle n'a jamais ressenti le désir de prendre une manette en main. Lorsque j'étais petit, j'avais essayé une seule fois de la faire jouer.
Je lui demandai si elle voulait bien tester. Elle accepta et me promit qu'elle essaierait le lendemain soir, quand elle rentrerait du travail. J'étais donc tout excité et impatient ! Pendant la journée, je réfléchissais à quels jeux j'allais bien pouvoir la faire jouer. J'avais l'embarras du choix, grâce à notre énorme stock de jeux que nous avions sur CPC 6128. Finalement, ma décision était prise: Elle testera Cybernoid et North Star ! Hé bhé... Quelle judicieuse idée de la faire jouer à des trucs aussi difficiles, y compris pour des joueurs aguerris. Mais que voulez-vous ? J'étais encore un enfant qui n'arrivait pas à imaginer qu'elle allait autant galérer. Oui parce que, le soir venu, elle prit enfin le joystick en main pour tenter l'aventure avec les deux jeux sus-cités. En premier lieu, elle joua à Cybernoid. Quel bonheur de voir sa maman prendre les commandes d'un vaisseau qui explose d'autres engins ! Mais putain... Qu'est ce qu'elle était nulle ! J'étais un poil déçu de constater qu'il fallait tout lui apprendre, et je réalisais, du même coup, à quel point tout ce qui était intuitif pour moi ne l'était absolument pas pour elle. Elle devait penser et regarder sur quel bouton appuyer pour exécuter la moindre action. Pour nous, accoutumés aux codes du jeu vidéo, même dans ces années là, certaines choses sont devenus automatiques, comme le fait de se promener naturellement dans un univers virtuel. Mais pour ma mère, comme probablement la plupart des non-joueurs, se projeter dans un avatar et le faire évoluer dans un monde en deux ou trois dimensions n'est pas une pratique du quotidien. On ne se rend plus compte, nous qui sommes totalement habitués à jouer des personnages ou des objets dans des mondes qui se dessinent dans notre écran. Mais je suis sûr que l'on a tendance à oublier que, pour beaucoup d'êtres humains, cette pratique n'a rien d'instinctif, même si, au fil des décennies, ce nouveau loisir a pris une place considérable dans notre société. 
Pour en revenir à ma mère, ses parties sur CPC n'ont malheureusement pas été concluantes étant donné qu'elle passait la majeur partie de son temps à se prendre les murs. Du haut de mes 6 ou 7 ans, je devais continuellement l'aiguiller afin qu'elle puisse progresser, ne serait-ce qu'un tout petit peu. Quand elle joua ensuite à North Star, une sorte de run'n gun, un type de jeux mettant l'accent sur une action plus ou moins frénétique, elle avançait tout le temps du côté droit... Alors, ok, il fallait aller dans ce sens pour finir le niveau, mais elle ne faisait qu'avancer machinalement. Jamais elle ne s'arrêtait pour éviter ou tirer sur les ennemis, attraper les items ou sauter. Non, non. Elle était du genre monotâche: Elle avançait continuellement, en tentant désespérément de passer entre les mailles du filet. Je la regardai à un moment, pendant qu'elle avançait, et ses yeux étaient vitreux, comme si son cerveau s'était mis en mode automatique. Il y avait quelque chose de pathétique et d'attendrissant, même pour un enfant de mon âge, de la voir autant galérer à faire des choses qui me paraissaient tellement simple et logique. Elle m'évoquait un petit bébé qui devait tout (ré)apprendre de la vie: Assimiler un nouvel environnement et découvrir comme appréhender ce dernier. Pour tout dire, avec cette analogie, elle n'en était pas au stade de la marche... Non. Elle rampait péniblement à quatre pattes, je pense.
Je ne me souviens plus du temps qu'elle a passé à me faire plaisir en jouant. Sûrement une petite heure. A sa décharge, elle venait de rentrer d'une longue journée de travail aussi. Quel horrible petit garçon j'étais. Malheureusement, elle n'a jamais retouché à un jeu vidéo par la suite...
Elle était juste éblouie par la qualité visuel de certains jeux comme les deux premiers épisodes d'Ecco, Sonic puis Tomb Raider un peu plus tard.
Ah si ! Elle fut bluffée par la modélisation des véhicules dans le tout premier Gran Turismo. Pour la faire baver, je lui montrai la Nissan qu'elle possédait à cette époque. Elle fut ravie et appela même mon beau père, au loin, pour lui montrer. Il ne vint jamais... car il était du genre à ne pas vouloir daigner s'intéresser à ce média. Un peu par fierté à la con, je pense. Des tas de non-joueurs font ça, aujourd'hui encore. Je dis les "non-joueurs" mais c'est aussi le cas des gens méprisants d'autres hobbies.

En tout cas, j'étais à coup sûr plus pédagogue que ma compagne avec sa mère qui ne joue pas non plus. La seule fois où cette dernière voulut essayer, spontanément, ce fut quand ma moitié était également enfant. Un jour, elle prit une manette pour essayer de jouer, mais son fils et sa fille ne cessèrent de lui dire d'arrêter de jouer car "elle était vraiment trop nulle", lui coupant l'envie de réessayer. Elle non plus n'a jamais eu envie de retenter l'expérience ultérieurement. Ma compagne culpabilise parfois, en rigolant, qu'elle l'ait taquiné en lui disant qu'elle jouait mal. Elle se dit qu'elle lui a peut être coupé l'envie.
En revanche, son père a eu une petite période dans laquelle il jouait un peu. Il jouait à Unreal Tournament et à Age of Empire avec elle, par exemple. En parallèle, il lui achetait plein de jeux. Cela a sûrement eu une conséquence aujourd'hui puisqu'elle passe énormément de temps à jouer, comme moi. Son père a totalement arrêté de jouer cela dit, malgré les nombreuses tentatives de sa fille de lui coller un pad 360 dans les pattes de temps à autre pour le faire jouer à Gears of War. Sans succès...

Screen Nissan du jeu vidéo Gran Turismo sur Playstation (PsOne).
Une Nissan Micra dans Gran Turismo 2

Visage décomposé


Une année, je jouais dans le salon, pendant que ma mère invitait des amis à venir diner, le week end. Il arrivait donc immanquablement qu'ils me regardaient jouer, au loin. Il y avait toujours le même type de phrases qui fusaient comme "Ah moi je ne pourrais pas jouer à ces trucs !", "C'est fou à quel point les enfants restent calmes devant ces jeux. Moi ça m'énerverait bien vite" ou encore "Oooohh ! Il avance vite ton avion" lorsque je plongeais dans une partie d'Ecco The Dolphin... Bon, non, je rigole pour le dernier point. Cet événement n'est jamais arrivé. C'est juste un délire que je me suis souvent imaginé. Cependant, il y a du vrai dans ce petit délire, car je suis déjà tombé sur des gens qui ne pigeaient absolument rien de ce qui se passait à l'écran, comme si ils étaient incapable de déceler ce qui se dessinait devant eux. Je veux dire... ils étaient inaptes à décrire ce qu'il y avait dans l'écran. Je n'ai jamais su si c'était pas pure mauvaise foi ou si ils ne comprenaient réellement rien.
Citons également ces personnes qui refusaient catégoriquement d'essayer ou ne serait-ce de regarder un jeu vidéo, comme si ils tenaient à ce qu'on constate à quel point ils s'opposaient fermement à ces bipbips relous. J'ai toujours trouvé ce genre de comportements un peu stupide. Mon ancien beau père était de ce genre là.
Et puis, il y avait les curieux. Un des amis de ma mère, Pascal, rentrait parfaitement dans cette catégorie. Il en avait un peu rien à foutre des jeux, tout du moins ceux en 2D. Ceci étant dit, il s'acoquinait parfois avec le média puisqu'il avait quelques jeux sur un vieux micro ordinateur. Lorsque nous étions invité à diner chez lui, je l'avais aidé à passer un tableau dans Bruce Lee. Il s'était même exclamé: "C'est fou ! Tu as passé ce passage super vite, alors que je galère dessus depuis des semaines !" Mon beau père avait renchérit en lançant un "Evidemment, ils sont nés avec une manette dans le cul". La classe, vraiment...
Ensuite, nous sommes passés à la génération 3D marquée véritablement par l'arrivée massive des 32 bits de Sony et Sega, puis de la Nintendo 64.
Un jour, Pascal était revenu manger à la maison, dans notre tout nouvel appartement flambant neuf. Dans la soirée, il était venu voir à quoi je jouais sur ma toute récente Playstation. Il fut impressionné par certains rendus 3D de jeux de voitures que je lui montrais, comme Ridge Racer ou Test Drive. Mais il était surtout fasciné par Ace Combat 2 et ses "avions tellement réalistes" lança-t-il à un moment. Je pense que c'était une sorte de rêve de gosse qu'il pouvait enfin réaliser virtuellement: Le fait de piloter des avions de chasse était pour lui le kiff ultime. J'aimais bien faire découvrir certains titres à des gens qui ne jouaient pas ou quasiment pas. Je ne sais pas... Je trouvais ça agréable, voir presque grisant, de les entendre dire à quel point "les graphismes étaient superbes" ou encore: "C'est fou ! On dirait des vrais !" Bon ok, "des vrais", mais un peu pixelisés, tout de même. Ça me fait penser à ma mère qui s'émerveillait quand elle me voyait jouer à des platformer sur Megadrive et qu'elle s'exclamait: "On dirait de véritable dessins animés !" Ce sont des petites anecdotes mignonnes. Je crois également que j'espérais les convertir un peu.

Mais pour ce qui est de Pascal, le plaisir fut de courte durée car je décidai ensuite de lancer Resident Evil. J'étais sûr qu'il allait être bluffé par la cinématique d'intro foireuse en prises de vues réelles, mais aussi par cette formidable ambiance habillée de ces délicieux graphismes en 3D pré-calculés.
Au lieu de cela, il fut écoeuré par ce qu'il allait voir. Je tombai de haut assez rapidement lorsqu'il me voyait dézinguer des zombies dans cet immense manoir. Quel naif j'ai été de penser que m'avancer vers un mort vivant, l'attendre un peu, puis lever mon fusil à pompe avant d'exploser sa tête n'était peut être pas une si bonne idée que ça... En effet, l'ami de ma mère fut choqué par la scène et par cette "pauvre" créature qui gisait au sol, baignant dans son propre sang. Pascal se mit les mains devant la bouche. Son visage laissait transparaître un air dépité, et il lâcha très vite un "Ah ça non ! Jpeux pas ça ! Qu'est ce que c'est violent, quand même ! Jtrouve ça horrible comme truc ! Il y a des jeux vraiment trop violents ! C'est honteux !"
Je crois que je venais de le perdre, à ce moment là. Ceci étant dit, je ne pouvais pas m'empêcher d'être un peu déçu qu'il ait pris la chose comme cela.
Tant pis, au revoir Pascal. Je crois que c'était la dernière fois que je te voyais. Non, rassurez-vous. Il n'est pas sortie de la chambre, dégoûté. Il n'a pas non plus quitté le domicile sans dire au revoir à ses hôtes, les images encore fraîches dans son esprit du calibre qui venait d'exploser cet ex-humain.
Non, c'est juste que ça coincidait avec le fait que ma mère s'était grave embrouillé avec lui, juste après, pendant le repas. Ahlala... Quelle soirée de merde pour lui: Une engueulade avec ma mère et un zombie virtuel en moins sur cette terre...

Screenshot de Resident Evil sur Playstation.
"Désolé, Pascal ! Mais c'est lui ou moi !"

A l'exception de mon oncle, qui a probablement été à l'origine de ma première flamme passionnelle à l'égard du jeu vidéo (voir mon article sur Jet Set Willy), je n'ai jamais rencontré d'autres parents ou adultes qui jouaient réellement, lorsque j'étais enfant ou adolescent. Ceux de mes copains d'école et de vacances ne jouaient tout simplement pas. Au mieux, ils étaient indifférents. Au pire, ils étaient farouchement contre et interdisaient leurs progénitures d'avoir la moindre console dans leur demeure. J'ai même eu un ou deux copains dans ce cas de figure qui appréciaient venir squatter chez moi pour pouvoir s'éclater sur Megadrive ou sur Amstrad CPC.
De surcroît, j'ai déjà lu ou discuté avec des gens qui ont été confronté à ce dernier cas: Ils ont dû redoubler d'ingéniosité afin de pouvoir s'adonner au plaisir du virtuel, soit en squattant chez les copains ou cousins, chanceux propriétaires de jeux vidéo, soit en achetant une console en cachette, en économisant tout leur argent de poche. J'avais lu l'exemple de quelqu'un qui racontait qu'il s'était procuré une Game Boy, avec la complicité de son grand frère, désobéissants à leur mère qui s'opposait régulièrement à ce qu'une telle machine du diable vienne pervertir leur petite tête blonde. Pour les en dissuader d'en posséder, elle avançait comme argument que ces jeux diffusaient de mauvaises ondes via la télévision et qu'elles détruisaient les cellules du cerveau. Cet avertissement ne découragea pas les deux frangins qui réussirent donc à économiser assez d'argent pour se procurer l'objet de leur convoitise, via le Darty du coin. Ils ont ensuite joué en cachette à Tetris ainsi que d'autres titres prêtés par les copains, pendant des mois, sans que leur mère ne s'en aperçoive. Ils cachaient leur portable sous le matelas, après chaque utilisation, si ma mémoire ne flanche pas.
Qu'elle ne fut pas la surprise lorsque la maman fit une terrible découverte, en faisant le ménage: Une diablerie nippone avait trouvé refuge dans le lit d'un des ses enfants ! C'en était trop ! Elle exigea des explications à ses enfants. Le plus petit eut la présence d'esprit d'avancer l'argument que son cerveau ne risquerait rien puisque la Game Boy n'utilisait pas les "ondes" que la télé produisait. Après discussion, elle accepta qu'une telle machine reste dans la maison, à contre coeur, bien entendu. Les deux frères purent donc enfin se consacrer pleinement, au grand jour, à ces jeux.

Des exemple de ce genre, j'en ai lu, vu et entendu plusieurs. La mauvaise image que les jeux vidéo se traîne depuis très longtemps est en partie responsable de cette méfiance vis à vis des parents qui n'y connaissent absolument rien. Entendre la télé ou lire la presse généraliste mettre en garde contre les dangers potentiels de ce tout jeune phénomène ont dû inquiéter de nombreuses personnes qui ne savaient pas, du coup, si il fallait accepter ou non ce nouveau loisir dans leur foyer. Les termes "addiction" "dépendance" ou encore "violence" sont régulièrement juxtaposés à côté de celui de "Jeux vidéo" dans les titres de plusieurs articles. De l'extérieur, j'imagine que voir des enfants hypnotisés, parfois des fratries en simultanés, devant ces étranges jeux interactifs qui faisaient bipbip, "dling dling dling" ou encore "Seeeeegaaaaa !" offraient un curieux spectacle, surtout après une génération de parents qui ont grandi en regardant Les Envahisseurs ou Poltergeist. (:D).

Image de Resident Evil Ribirth (Remake) sorti d'abord sur Nintendo Game Cube.
Je suis choqué ! Rebirth
Il va peut être falloir encore plusieurs années pour que cette activité soit abordé différemment à la télévision ou sur les sites non spécialisés. Les quelques fois où j'ai pu voir des émissions du type Le Grand Journal aborder ce sujet, elles ne le traitaient JAMAIS sous un angle culturel. En général, elles préféraient jouer la carte du sensationnalisme en effleurant le sujet et en le réduisant comme quelque chose d'atypique, voir d'inquiétant. Pour preuve, lorsque le jeu vidéo est abordé, il y a souvent un psychologue installé à la table des invités. Jamais nous ne voyons cela lorsqu'un chroniqueur parle de Cinéma, sauf dans un cas où le sujet serait les conséquences de la violence dans les films. Ce serait aberrant que ces programmes fassent cela systématiquement, non ? Hé bien, pour le jeu vidéo, ils se le permettent. Comme si ces talk-show ou émissions radio ne pouvaient aborder le fond. En même temps, je pense qu'ils n'ont pas grand chose à dire et n'ont tout simplement pas envie de faire de gros efforts, non plus.
Lorsque GTA IV fut sorti, on a juste vu Davy Mourier jouer au jeu en écrasant des passants et des psy débattre avec des animateurs sur la dangerosité ou non du média. Absolument personne ne s'était attardé sur la technique employée dans le jeu. Personne n'a parlé des créateurs et du studio Rockstar. Et enfin, personne n'a mis sur la table l'aspect politique et satirique du jeu, en prenant le temps d'illustrer leur propos avec quelques exemples. Je ne demande même pas des analyses pointues, mais juste que ces émissions parlent réellement du contenu de ces jeux, au lieu de parler de ce que "ça pourrait provoquer à 0.00000001% de la population" en balançant des on-dits à tout va.
Excusez moi pour ce léger hors sujet justifié pour démontrer en quoi cette psychose affecte l'état d'esprit de pas mal de parents à l'encontre de ce loisir, aujourd'hui encore. La décision de l'OMS de valider l'addiction du jeu vidéo comme étant une maladie n'a pas aidé à faire évoluer les mentalités. Lorsque ma mère a appris que mon fils jouait un peu, elle m'a mise en garde car elle venait de voir au journal que cet organisme venait de classer le média comme une activité "à utiliser avec précaution". Je le sais bien qu'il y a tout un tas de critères à prendre en compte selon l'OMS, mais cela positionne encore et toujours le jeu vidéo comme étant une activité malsaine. Ma mère a juste dû comprendre: "Jeux vidéo: Danger !". Ce qui fait qu'au lieu de trouver ça rigolo que mon fils joue, elle m'a juste parlé de ce que le journal avait dit. Par contre, le foutre devant la télé à 6 mois devant des conneries à la télé, ça, ça passe... Ça ne lui a posé problème visiblement. Dans le même ordre d'idées, on a vu naître pas mal d'articles sur des sites poubelles type FemmesActuelles ou autres publier des nouveaux articles traitant de la dépendance dans cette pratique, souvent avec des titres bien racoleurs du style: "Votre enfant joue ? Les signes qui peuvent alerter" ou encore "Addiction aux jeu vidéo: conséquences sur votre progéniture".

Maman qui est inquiète de son fils qui a une addiction aux jeux vidéo.
"S'il te plait ! Dis moi si tu consommes du jeu vidéo !
Je t'en supplie ! Dis le moi ! Montre moi tes bras !"

De l'indifférence à l'amour


Pour en revenir à ma mère et celle de ma compagne, je ne suis pas spécialement convaincu qu'elles auraient pu tomber amoureuse du jeu vidéo. Leur indifférence, voir leur mépris, était un frein suffisant pour leur ôter le moindre désir de commencer ou de persévérer. Je dis cela mais j'ai déjà lu le cas précis d'une maman non-joueuse qui était tombée, du jour au lendemain, en admiration pour les jeux vidéo. C'était une histoire plutôt mignonne que j'avais lu dans le courrier des lecteurs d'un vieux magazine. Cette dernière avait envoyé une lettre à la rédaction pour lui faire part de sa nouvelle passion dévorante. Elle racontait comment était né cette nouvelle passion: Qu'elle était comme ces mères qui avaient acheter des consoles à leurs enfants pour leur faire plaisir, mais qui n'étaient elles-mêmes pas du tout intéressées par ces machines. Et puis, un jour, après avoir rangé la chambre de ses enfants, elle vint leur Super NES (je crois que c'était cette console) traîner dans le salon. Elle eût une subite envie de voir à quoi ressemblaient réellement ces "jouets" capables de faire perdre la notion du temps à sa progéniture. Elle avoua qu'elle voulut juste jouer vite fait, un peu pour se moquer. Ses premières parties étaient donc pétries de préjugés mélangées à un soupçon de mépris. Je ne me rappelle plus des 2 ou 3 titres qu'elle testa. Elle ne comprit pas grand chose et stoppa assez rapidement. Elle se disait que ce n'était pas pour elle, pas de sa génération. Elle retenta l'expérience assez rapidement, un autre jour où elle se retrouvait seule chez elle, en pleine semaine. Pareil, elle ne comprit pas trop et elle se moqua un peu intérieurement. Et puis, de fil en aiguille, elle comprit certaines mécaniques et se retrouvait gratifier lorsqu'elle réussit quelques manipulations. Dans mes souvenirs, l'un des titres qu'elle avait essayé était Zelda: Link to the Past (si je ne dis pas de connerie). Cette toute nouvelle compréhension du jeu et cette gratification inédite la poussèrent à rejouer, de nouveau, toujours dans le dos de ses enfants dans un premier temps. Ses gosses se plaignaient par moment que certains jeux bougèrent de place.
Au final, la maman décrivit ses premiers pas dans un milieu dont elle ignorait tout et dont elle méprisait un peu, au loin. Dans son esprit, ce n'était que des jouets pour distraire les enfants. Elle relatait comment elle était arrivé au bout de plusieurs aventures dont le fameux Zelda 3, mais aussi d'autres titres. Elle prit du plaisir à chercher des quêtes, parler aux différents villageois, au fur et à mesure que de nouvelle mécaniques de gameplay se dévoilaient telles des poupées russes.
Plus tard, elle avoua à ses gosses qu'elle s'était prise au jeu et qu'elle leur avait emprunté leur Super Nintendo, certaines journées. Sa soif de connaissance ne s'arrêta pas là car elle boucla très vite ensuite d'autres titres comme les Final Fantasy ou encore Valkyrie Profile. Elle avait donc une prédilection pour les RPG japonais, et elle expliquait à quel point elle était époustouflée par la richesse de ces jeux, par la qualité de leur écriture, de la direction artistique mais aussi du game design en général. Elle ne pensait pas que les jeux vidéo pouvaient proposer de telle histoires, parfois profondes, qui abritaient des personnages attachants et profonds, et que le média s'inspirait de religions, de mythologique ou encore pouvait philosopher sur le monde ou l'Histoire. De surcroît, elle ne pensait pas qu'il pouvait être grisant de battre un boss ou de traverser certains niveaux, elle qui étaient "dans le camp des détracteurs", il y a peu de temps.

Courrier des lecteurs du magazine Club Nintendo avec une maman qui écrit une lettre.
Extrait du courrier des lecteurs du magazine Club Nintendo,
dans laquelle une autre maman explique qu'elle s'est elle-même prise au jeu.

Cette lettre m'a énormément marqué et elle me fait penser que pas mal de réfractaires, si ils s'ouvraient un peu, pourraient apprécier de jouer. Je pense bien qu'il y en a qui continueraient à cracher dessus et ne prendraient véritablement aucun plaisir. C'est sûr. Mais je suis intimement persuadé que, dans le lot, il y a le coeur de milliers de petits joueurs qui ne demandent qu'à exploser cette carapace de ronchon. J'enfonce des portes ouvertes tellement ce que j'écris paraît évident, et on peut facilement transposer ce contexte à d'autres activités. Mais il est parfois bon de souligner les évidences. Je trouve ça tellement dommage que la pression sociale soit si forte que ça dissuade beaucoup de gens à se lancer dans quelques aventures virtuelles. Parce qu'il s'agit bien un peu de ça: Les gens ont tout d'abord le jeu vidéo comme un loisir pour les enfants avant d'y voir un déclencheur d'ultra violence "vraisemblablement" responsable d'effroyables tueries de masse. Hé oui, rien que cela. Comme quoi, ces personnes là accordent un pouvoir incroyablement puissant à notre loisir préféré.

L'explosion de la Wii, qui a pu démocratiser un temps le jeu vidéo, a eu un retentissement finalement  assez éphémère. Les non- joueurs, ou casuals gamers comme on les appelle affectueusement, se sont cantonnés finalement qu à un unique jeu, qui répondait très souvent au doux nom de Wii Sport. Personnellement, j'avais espoir que la Wii puisse être un tremplin, mais je pense que des softs comme Zelda restaient bien trop intimidants et s'accolaient, même inconsciemment, d'une image de "gamer" aux yeux du très large public. Ils n'intéressaient pas les casuals car ils semblaient trop inaccessibles, trop prise de tête et, par extension, réclamaient une certaine exigence accrue, à contrario des "jeux pour casus" qui se prenait en main facilement, étaient plus conviviaux, le tout enrobé de cette jouabilité à la Wiimote, la manette polémique mais incroyablement maligne pour attirer le profane: En effett, il s'agissait d'un objet "non encombrant"car dépourvu de l'épidémie de boutons qui sévissait sur les nouvelles consoles, et qui ressemblait également à un objet familier: La télécommande. Ouf ! Cet objet ne faisait donc pas peur... sauf quand il s'agissait de jouer à Zelda ou autres Metroid Prime 3. En définitif, même le formidable marketing de la Wii n'a pas été en mesure de convertir les non-joueurs en joueurs chevronnés.
Il doit y avoir quelques exceptions, bien entendu, à l'instar du témoignage de cette mère de famille que je détaille dans le paragraphe d'avant, mais cela reste des cas exceptionnels.
Image d'un papa qui parle à son fils qui joue beaucoup aux jeux vidéo.
"Tu joues encore, c'est ça ?! Dis moi ! Je le vois dans tes yeux !
Tu as des yeux de joueur ! Tu joues encore, je suis sûr !
 Tu veux finir comme ton oncle, Francis ?!"

"Président ! La situation est grave ! Regardez ces images: Les joueurs se multiplient à vue d'oeil !"

Image de Nadine Morano et ses enfants qui jouent à GTA IV.
Une maman s'adonnant aux joies de voler les voitures dans GTA IV.

Après avoir effectué quelques recherches et récolté quelques témoignages, j'ai été agréablement du nombres de joueurs qui ont (ou ont eu) des parents joueurs et qui ont, pour le coup, été contaminé par le virus du jeu grâce à ces derniers. Pour la majorité, il me semble qu'ils sont relativement jeunes, qu'ils ont aujourd'hui entre 20 et 30 environ. J'ai eu autant de réponses venant de garçons que de filles. Cette répartition, même si elle n'est pas nécessairement représentative, fait elle aussi plaisir. En sus, ils proviennent d'une génération où les parents étaient peut être moins frileux à l'idée de jouer. Je dis ça mais ils ne représentent pas forcément grand chose dans la masse. Dans ma vie de tous les jours, je rencontre tellement de gens qui ne jouent absolument. Pour être honnête, je suis le plus souvent confrontés à des non-joueurs qu'à des joueurs. Que ce soit les mamans avec lesquels j'ai pu sympathiser lorsqu'on emmenait notre fils aux ateliers de parentalités, notre famille ou dans d'autres cas, il y a surtout des gens qui nous prenaient pour des marginaux, malgré le fait que, paradoxalement, le jeu vidéo génère des milliards de dollars par an. Même si les gens jouent de plus en plus, ils ne jouent pas forcément à Skyrim, ni à Celeste.
A côté de ça, d'autres personnes proviennent de la génération dite Y (voir même X) et sont plus ou moins les premiers enfants à avoir vécu l'explosion des jeux vidéo dans les foyers. Vous savez ? Cette génération test qui buvait du Tang, baignait dans des jouets infestés de saloperies tout en se consacrant aux jeux vidéo, durant son premier âge d'or. Cette pratique dépassait leurs parents, la plupart du temps. Je fais moi même partie de cette génération. On trouve, bien entendu, toujours quelques exceptions de trentenaires ou quadragénaires qui jouaient dans les années 80 et 90, mais ils étaient bien plus marginalisés, car ces gens devaient faire face à l'incompréhension de leurs pairs qui n'y voyaient que des jouets pour gamins.
Mais malgré tout, il y a des allergiques qui se mis subitement à aimer UN jeu et uniquement un seul (bon aller, parfois deux). Des parents qui sont tombés amoureux d'un titre qui les ont fait chavirer le temps de quelques parties. On connait le cas avec Tetris, par exemple, pur jeu qui a conquis le coeur de millions de casuals gamers, au même titre que d'autres puzzle game. Mais il y en a qui ont eu des choix de jeux un peu plus "étonnants", comme Tomb Raider, par exemple. En effet, plusieurs personnes m'ont déclaré que leurs parents ne jouaient pas spécialement, à l'exception de Tomb Raider. Il y a donc eu quelque chose dans ce titre en particulier qui a tapé dans l'oeil de ces personnes: Le mystère ? Le plaisir de l'exploration un peu anxiogène ? Les puzzles ? Lara Croft ? Tout simplement l'aventure en elle-même ?
Image de la jaquette de Tomb Raider sur Playstation (PS1) avec mention "pour les non-joueurs".Ce choix est d'autant plus étonnant que la saga de Core Design n'était pas réputée pour son accessibilité. Même les joueurs qui ont roulé leur bosse ont galéré à boucler les aventures de la célèbre pilleuse de tombes. La mère d'un ami était dans ce cas précis: Elle n'a joué qu'à Tomb Raider. Elle a fait l'intégralité du jeu, sans code, ni rien. Je trouve ça plutôt incroyable car j'ai des passages précis du jeu qui me revienne en tête et m'ont semblé tellement cotons. Son père, lui non joueur, était quant à lui tombé sous le charme d'Oddworld: L'Odyssée d'Abe, un autre jeu très tendre avec les joueurs...
Comme quoi, même si les parents faisaient mine de ne rien comprendre et se sentaient impressionnés par ces jeux vidéo, dès qu'ils accrochaient à un titre, la difficulté n'était pas du tout un obstacle. Ils complétaient intégralement le contenu de ces amours fugaces.


Et puis il y a ceux que le grand public pourraient considérer comme de véritables extra-terrestres: Des séniors gamers ! Et oui, ça existe. Les rumeurs affirment même qu'ils gouverneront le monde dans quelques années. A titre personnel, je n'ai rencontré que deux personnes âgées qui jouaient. La première était un grand-père qui venait acheter systématiquement des FPS ou des Tacticals sur PC, à l'époque où je travaillais dans un magasin de jeux vidéo. En fait, il était très friand de la plupart des jeux militaires. Il était vraiment passionné car il revenait parfois vers moi pour me parler de tel ou tel jeu en me disant à quel point ils étaient magnifiques et graphiquement époustouflants. Il en avait presque la larme à l'oeil, sincèrement. Cela faisait plaisir à voir car il parlait de ces jeux avec le coeur. Il m'avait aussi raconté que ses petits enfants lui avait acheté une PS2, à un Noel.
La seconde personne était une dame que je suivais sur les différents réseaux sociaux et forums avec qui je discutais par moment, depuis plusieurs années. Elle était fana de J-RPG. Elle nous a d'ailleurs quitté récemment...

En outre, une connaissance me racontait que c'était sa grand-mère qui lui avait transmis la passion pour le jeu vidéo, et plus précisément sa sensibilité pour les J-RPG. Elle jouait à beaucoup de titres dont les Suikoden, Final Fantasy ou encore les Tales of. D'après lui, elle passait pas mal de temps sur Star Ocean 3, à tel point qu'elle faire du level up sur la partie de son petit fils, pendant qu'il partait à l'école

Image de Shirley Curry qui joue à Skyrim.
Shirley Curry
Le dernier cas qui me vient en tête est la désormais célèbre Shirley Curry qui, du haut de ses 83 ans, voue une passion sans faille pour Skyrim, en plus d'apprécier d'autres titres comme Far Cry. Elle est devenue connue après avoir partagé quelques vidéos de gameplay commentées sur Youtube où on la voyait pourfendre du dragon dans le jeu de Bethesda. Les joueurs de par le monde ont tout bonnement adoré voir une femme d'un tel âge se passionner pour ce genre de titres. Elle a tellement fait un tabac qu'une pétition a même fini par circuler pour qu'elle puisse intégrer le prochain The Elder Scrolls VI. Bethesda a vraisemblablement eu vent de cette pétition puisqu'il a décidé d'exaucer le souhait des fans de Shirley en créant un PNJ qui bénéficiera de ses traits. "Skyrim Grandma", le doux sobriquet que lui affublent ses fans, est même devenu une véritable star au sein du studio puisqu'elle a pu rencontrer Todd Howard, réalisateur et producteur au sein de la boite, notamment pour la modélisation de son personnage. Elle a déclaré être heureuse de ce geste de la part de Bethesda.
Je souhaite qu'elle soit toujours de ce monde lorsque le jeu sortira... un jour...
A titre personnel, j'espère que je deviendrais aussi cool que Shirley Curry lorsque je deviendrai vieux. C'est bien parti en tout cas. Oui, parce que je continue d'énormément jouer. En toute logique, on devrait voir fleurir pas mal de petits vieux s'adonner aux plaisir de Resident Evil, Silent Hill, Mario ou encore Sonic, dans les années à venir... Imaginez la tronche des maisons de retraite, plus tard...

Image de Shirley Curry et Todd Howard, réalisateur chez Bethesda.
Shirley Curry et Todd Howard


"Le Parent, c'est moi !"

C'est bien beau de parler de mes parents ou de ceux des autres, mais je suis désormais un parent, à mon tour ! A dire vrai, c'est le cas depuis ma naissance puisque mon nom de famille est "Parent", mais, non je parle bien d'être papa. Hé oui. Depuis quelques temps maintenant, je suis rentré dans cette catégorie. Et depuis que mon fils a 3 ans, il s'est désormais lui aussi mis à jouer aux jeux vidéo. Comme il est encore petit, il a un nombre de temps d'écran limité, mais il a le droit d'essayer quelques titres. Il joue surtout à des classiques sur Megadrive et Super Nintendo dont les Sonic, Mario, Donkey Kong Country, Aladdin (Megadrive bien sûr) ou encore Earthworm Jim. Sur ces machines, il a pu également tenter l'expérience de Cool Spot, Bubsy ou encore Global Gladiators. A côté de ça, il gère étonnamment bien la 3D dans Super Mario Odyssey et il apprécie rouler sur quelques circuits dans Mario Kart 8. Ma compagne et moi-même sommes bien évidemment pour que notre enfant joue. Cela dit, il n'a pas non plus encore le droit d'y jouer des heures entières. On pourrait croire, vue de l'extérieur, que les gros gamers sont plus enclins à ne pas laisser de limite à leurs progénitures, mais ce n'est pas du tout le cas. Les autres parents que nous connaissons et nous même sélectionnons scrupuleusement les softs qui passent entre les mains des ptits loulous (Ah purée...), et nous limitons les parties. Il n'a bien évidemment pas encore le droit de jouer à certains titres violents ou un peu effrayants. Cela tombe sous le sens. Notons également que le nouveau rituel de mon fils avant de s'endormir est de regarder papa jouer à des jeux 16 bits. La plupart du temps, ça l'aide à se relaxer puis à rejoindre Morphée. Non non ! On ne lit surtout pas de livres et on ne lui chante pas de comptines car ça l'énerve. Ces méthodes n'ont jamais marché. On lui a déjà lu des livres par dizaines le soir (sans déconner), mais sans succès. Il voue une véritable fascination pour les jeux vidéo (notamment les boss), mais je crois qu'il y a un aspect redondant qui s'installe lorsqu'il en regarde avant de dormir. Et puis, il doit y avoir un effet doudou, j'imagine. A côté de ça, il commence enfin à jouer à deux avec Papa et Maman. Ils jouent à Mario Kart, comme je l'ai déjà dit, mais depuis peu, il prend aussi beaucoup de plaisir à jouer en coop avec moi à Pengo, un Bomberman-like avec des pingouins sur Megadrive. En outre, il aime contempler sa maman jouer aux Sims 4. Et il y va de ses petits commentaires du style: "Il est où le papa ?" "Elle est partie travailler la maman ?" "Il fait dodo le bébé ?". Et puis, au moment où j'écris ces lignes, il partage un doux moment avec sa mère sur Earth Defense Force 2025 sur Xbox 360 où il s'amuse à dézinguer des fourmis géantes. Que c'est attendrissant... Quand il est perdu dans le jeu ou qu'il se retrouve encerclé par des fourmis, il s'exclame: "Viens me sauver, mon copain !!" Et c'est fou comment il a vite intégré certains codes. Il va nous dépasser super vite, c'est sûr !

Je connais d'autres joueurs qui ont aussi initié leurs enfants à ce média, suivant quelques restrictions puisque, pour la plupart, ils sont encore relativement jeunes.
Ceci étant dit, j'ai un ami qui a un plus grand avec lequel il a commencé assez tôt à jouer à des titres comme Cities Skyline ou encore Minecraft. Tout du moins, l'enfant regardait le papa jouer et participait à la supervision des constructions. Sur ce dernier titre, ils ont créé une partie où ils ont édifié toutes sortes de bâtiments, mines et autres installations, tous les deux. Cela le rend même un peu nostalgique lorsqu'il retombe sur cette sauvegarde car ça lui rappelle ces doux instants où son fils était encore bien petit et qu'il effectuait ses tous premiers pas sur le titre de Mojang. Le fait de parcourir certaines de leurs architectures lui font remonter tout un tas de souvenirs complices qu'il a pu avoir avec son gamin. Aujourd'hui, ce dernier se débrouille bien mieux et s'intéresse un petit peu à la programmation via le logiciel Scratch, du haut de ses 7 ans (je crois). Le notre est encore trop jeune pour Minecraft. Il se contente de ce que j'ai cité plus haut. Il a une fascination pour les boss dans les jeux. Il fait des boss très régulièrement en dessin, sur son tableau ou sur des feuilles. Il dessine leur design avec les pics, les pièges ainsi que leurs patterns. Bon, il le fait à la sauce "4 ans". C'est encore plutôt... abstrait.

Beaucoup des quelques personnes avec lesquels j'ai pu discuter et qui ont des parents joueurs reconnaissent volontiers que cette passion commune les ont rapproché. Alors pas systématiquement, mais cette activité qu'ils partagent en famille crée de véritables moments de complicités, comme les exemples que j'ai cité plus haut.
En outre, il existe des jeux qui sont plus faciles à partager avec un entourage à priori réfractaire: Les jeux de Quantic Dream ou de feu Telltale Games offrent par exemple de parfaites opportunités de partage: Des gens qui ont réussi à hypnotiser leurs compagnes, compagnons, parents ou autres frères et soeurs devant Heavy Rain, Beyond Two Souls ou encore the Walking Dead. Cependant, ces cas restent exceptionnels puisque qu'ils mettent l'accent sur l'histoire et sur une réalisation hautement cinématographique, le tout saupoudré de mini phase d'enquêtes, de recherches superficielles ainsi que de choix de dialogues qui influencent le déroulement du scénario. Ce rapprochement avec le cinéma rassurent les non-joueurs qui voient ces titres comme des "films interactifs" dans lesquels ils peuvent être captivé dans l'histoire et ont l'impression de pouvoir participer aux différents choix que leur propose le jeu. Ce sont de parfaits exemples de titres qui sont plus facilement stimulants pour un individu qui en regarderait un autre jouer.

Mon article touche maintenant à sa fin. J'espère qu'il vous aura été divertissant à défaut d'avoir été informatif ou pertinent. Etant moi même papa, je crois que j'avais un peu envie de parler du rapport que mes parents ont pu avoir envers ce média. En encadrant mon fils sur sa très récente pratique du jeu vidéo, il y avait toutes sortes d'images, de témoignages et autres souvenirs qui me reviennent en tête, assez régulièrement. Je voulais partager tout cela avec vous. N'hésitez pas à commenter cet article dans les commentaires en bas. Je serais intrigué de connaître votre expérience: Soit sur ce que pensait vos parents ou soit en me décrivant ce que préconisez pour vos propres enfants.



Montage rigolo d'une famille qui joue à un jeu pas adapté pour les enfants.
Recyclage de montage

Moggy

Commentaires

  1. Salut :-)

    Il est sympa cet article et je me reconnais dans beaucoup de paragraphes. Mes parents étaient aussi rebutés par la "difficulté" à appréhender les manettes modernes. Je précise car ils jouaient sur Atari 2600 et CPC sans problème, mais à partir de la SNES, il "y avait trop de boutons".

    Mon père a néanmoins et notamment beaucoup joué à PES et c'était notre rituel du soir. Ma mère n'était pas réfractaire et pas très intéressée, mais elle adorait regarder les jeux sans y jouer. Je me souviens, pour l'anecdote et contrairement à Pascal, qu'elle adorait regarder Resident Evil.

    À bientôt,
    Julien

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    1. Hé salut ! :)
      Je suis vraiment content que mon article t'ait plu ! Vraiment !
      Et c'est intéressant ce que tu écris sur le fait que tes parents ont un peu "lâché" l'affaire avec l'apparition des 16 bits. Aujourd'hui, j'imagine même pas toutes les touches et actions que doivent gérer les nouveaux venus...

      Ha ha ! Et c'est cool pour ta mère et Resident Evil. Au moins, oui, elle n'a pas été choqué plus que ça. :D

      A bientôt ! Et merci encore pour ce commentaire.

      Supprimer
  2. Une réflexion de qualité as usual
    Par contre si je peux me permettre ce genre d'article pavé est un réel découragement pour les visiteurs de passage (je n'ai toujours pas eu la force de finir celui sur Jet Set Willy...)
    C'est vraiment beaucoup trop long tu devrais peut être les découper en plusieurs parties avec un sous thème pour chaque ?

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    Réponses
    1. Hello Melkiok !
      Merci pour ton commentaire ! :)
      Sinon, ouais, je ne me rends pas toujours de si ces articles sont trop longs ou non. J'avais déjà scindé celui sur la Game Boy en 2 car je le trouvais vraiment trop long.
      Ce n'est pas forcément une mauvaise idée de séparer en deux. Je pense régulièrement à cette idée. Il y a des avantages comme, par exemple, me donner un peu de "répit" en plein milieu d'un article.
      Le problème est que comme j'écris souvent des textes relativement denses, je n'ai pas non plus envie de séparer chaque article en 2, pour ne pas "saturer" la recherche sur le blog.
      Mais c'est vrai que certains sont longs. Cela dit, je me dis que les gens peuvent lire à leur rythme.
      J'espère que tu as apprécié malgré tout. ! :)

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