L'art du spoiler

Image de dauphins qui spoilent

Je me suis rendu compte que depuis le confinement (et même avant), je n'avais pas garni mon blog de nouvelles pages. Il faut dire qu'en ces temps troubles, j'ai finalement été assez occupé.
Pour reprendre la plume ("Hein ? De quel plume il parle ??"), j'ai décidé de plancher sur le sujet du spoiler. Oui, du spoiler. Assieds-toi bien au chaud, masque détaché et pieds apparents, je vais te susurrer ce mot à l'oreille: "spoiiiiileeeer


Note: Comme je suis adorable et que je veux te préserver, les spoilers qui pourraient apparaître dans ce texte seront assombris. Si tu t'en fous, il te suffira de surligner le texte caché. Rassure-toi, ça ne concerne principalement que deux petits paragraphes.

Prescription

Photo de gens adeptent de spoilers.


"Spoiler", ou "divulgâcher" dixit le dictionnaire, est l'art de révéler un ou plusieurs éléments d'une intrigue à quelqu'un désireux de découvrir cette dernière par elle-même. On peut spoiler des gens sur internet via un tweet, sous une photo Facebook de mamie qui bronze au soleil, mais également lors d'un enterrement ou bien à la sortie d'une séance ciné. On peut également spoiler une seule ou plusieurs personnes en simultané (le spoiler-chain)
Le spoiler frappe en moyenne plusieurs centaines de français par jour. Un nombre alarmant qui ne cesse de grandir d'année en année. Selon le site du gouvernement, toutes les tranches d'âge sont concernée,s, mais il a une appétence toute désignée pour les geeks qui sévissent sur les réseaux sociaux. Dans le temps, il se terrait plus aisément dans les recoins des forums. A l'ère pré-internet, il pouvait surgir d'un buisson de cour de récréation et, parfois, lors d'une discussion enflammée autour d'un feu.
Les symptômes sont variables allant de la simple gêne à l'envie de faire du mal à autrui. Certains scientifiques ont noté que le spoiler a probablement muté car, dans les années pré-internet, les victimes asymptomatiques aux effets du spoiler semblaient plus présentes.

Pourquoi écrire sur le sujet ? En fait, en ces temps où le monde semble être retourné à la fin des années 90 avec les ressorties remarquées de deux titres majeurs de cette décennie, j'avais juste envie d'écrire quelque chose s'apparentant davantage à un billet d'humeur plutôt qu'à un véritable article comme à l'accoutumée. Je suis poussé par un fugace besoin d'étaler des mots sur autre chose qu'un jeu vidéo précis. Et je me suis posé la question du spoiler il y a peu, en surfant sur Twitter et en constatant que beaucoup de gens, qui découvrent Final Fantasy VII Remake, se plaignent de ceux qui spoilent sans vergogne le dernier né de Square Enix. Pourquoi un tel traitement sans filtre sur ce titre ? Pourquoi ces gens ne se gênent pas pour dévoiler des pans entiers du scénario. La raison souvent augurée est que le jeu original est maintenant sorti il y a longtemps et que, par conséquence, ce n'est pas spoiler de révéler les tenants et aboutissants de l'intrigue.
A ce jour, je n'ai toujours pas fait Final Fantasy VII Remake, mais c'est grâce à ce jeu que le questionnement sur le bien fondé de la date de péremption du patch anti-spoils, que certaines personnes apposent sur une oeuvre dès qu'elle devient trop "vieille" ou trop "culte" aux yeux des geeks de tous horizons, m'est revenu à l'esprit. En effet, les gens dévoilent sans scrupule la mort d'Aerith ou le combat final contre Sephiroth, depuis plusieurs années déjà. Mais qu'en est-il lorsque cette histoire si adulée est remaniée et relookée pour correspondre à de nouveaux standards est replacer sous les projecteurs ? Est-ce que cela annihile cette interdiction non tacite qui octroie aux fans le fait de pouvoir spoiler sans vergogne les scènes clefs de l'intrigue ? Est-ce que cela remet les compteurs à zéro quitte à devoir se coltiner dix, voir quinze ans, de clins d'oeil appuyés entre fans qui "savent" et qui mettent les autres à l'écart, avant d'avoir le droit de nouveau spoiler.
En définitif, mise à part quelques exceptions culturelles (Star Wars en tête), est-ce qu'on ne pourrait pas considérer qu'une oeuvre est à préserver aux yeux des profanes qui seraient un temps soit peu intéressés par une oeuvre fictionnelle, quelle que soit l'année de parution de la dite oeuvre ?
Le malentendu qui a éclos entre ceux qui découvrent Final Fantasy VII par le biais du remake et ceux qui parcourent le jeu en spoilant pas mal de choses en mode osef, me font avancer qu'il n'y a tout simplement pas de date de péremption qui abrogerait le droit de ne plus faire attention à ce que l'on dit. Et encore, dis toi que je n'ai pas abordé le cas des gens ayant connu l'original mais qui ne veulent pas connaître le degré de remaniement de cette nouvelle itération.

Screenshot de Cloud de FFVII Remake sorti sur PS4.

Cette histoire de Final Fantasy VII Remake m'a évoqué un vieux souvenir datant de 2007 ou 2008: Un ami avait spoilé Silent Hill 3 comme un gros sagouin sur un forum de jeux vidéo que nous fréquentions tous les deux. Lorsque je lui avais fait remarquer qu'il avait eu la langue bien pendue, il m'avait juste rétorqué: "Rooh ! ça va ! C'est un vieux jeu maintenant ! C'est pas grave."
J'avais trouvé presque choquant qu'il prenne l'initiative de balancer autant de révélations capitales sur la fin de Silent Hill 3 au sein d'un espace public, en se basant sur une règle purement arbitraire qu'il avait lui-même décrété comme juste. Rien à foutre des considérations et de la sensibilité des autres. C'était lui qui en avait décidé ainsi. Comment pouvait-il envisager qu'un soft datant de 5 ou 6 ans avaient passer la "date" ? J'avais trouvé ce délire de prescription un peu étrange.
Evidemment, il y a des scènes iconiques tellement ancrées dans la pop culture qu'on ne les considère même plus comme des spoilers. L'exemple le plus probant reste le twist final de L'Empire Contre Attaque. C'est d'ailleurs souvent lui qui revient dans la bouche des défenseurs de la thèse de la date de péremption, alors que j'estime qu'il s'agit d'un cas très exceptionnel. Il n'y a pas d'autre équivalent à l'exemple de Star Wars.

Les réseaux sociaux (et notamment Twitter) ont fait exploser ce besoin d'être "dans le coup", et de partager absolument toutes les dernières geekeries tendances, ayant pour conséquence de mettre à mal la préservation totale des histoires que les cinéastes, showrunners, scénaristes ou autres game designer veulent nous conter. Certains veulent profiter de la vague en trouvant le moindre prétexte pour absolument parler du "dernier truc à la mode".
Il y a aussi un autre problème avec Twitter: En soi, poster quelques screenshots d'un jeu n'est pas important. Mais lorsque des dizaines de joueurs postent des photos du même titre, on commence à en voir un peu trop (en plus de saouler les gens). D'autant plus que Final Fantasy VII Remake est un jeu à scénario. Pour les non-pratiquants, c'est vraiment lourdingue d'être bombardé d'images de Cloud qui tape sur des streumons, de Tifa qui picole ou d'Aerith qui sourit.
Ce n'est pas un jeu à valeur sociale ajoutée comme Animal Crossing dans laquelle le partage est amplement justifié: Les gens partagent leur maison, leur jardin ou leur créations cosmétiques, mais ils troquent également des navets avec d'autres. Il y a un vrai partage dans ce genre de titres.
Pour la défenseur des maniaques du screenshot de jeux scénarisés, je comprends bien entendu le plaisir éprouvé de vivre la même aventure en même temps que ses potes et discuter ensuite sur la manière dont on a abordé ou ressenti telle ou telle scène.

Screen de Tifa de FFVII Remake (Square Enix) sur PS4.


Lâcher prise

Les dauphins aiment spoiler.

Aujourd'hui, je suis devenu comme tous ces gens qui n'aiment pas être spoilé. Je ne sais pas si je suis influencé par l'ambiance environnante ou si c'est juste le fait de vieillir, mais ça a tendance à me saouler. Bien évidemment que ça m'emmerde lorsqu'on me révèle quoique ce soit sur une fiction que j'ai très envie de découvrir.
Cela dit, lorsque j'essaie de prendre un peu de recul, je me demande si c'est réellement grave. Est-ce que je ne me gâche pas tout seul en accordant trop d'importance aux spoilers. Est-ce que je ne me me sape pas moi-même mon plaisir en ruminant ? Heureusement, ça ne me met pas non plus dans tous mes états (en général), à contrario de pas mal de mes congénères.

En replaçant le curseur dans les années 90, l'adolescent que j'étais s'en foutait un peu de se faire spoiler, malgré le terreau fertile à spoils que pouvait représenter les cours de récrés. Je me souviens des copains, tout excités, me dévoilant l'intégralité des films qu'ils venaient de voir au cinéma; et je n'étais pas du tout frustré de connaître les tenants et les aboutissants de certaines intrigues. Au contraire, parfois cela me mettait l'eau à la bouche.
Un copain m'avait intégralement raconté le film Arachnophobia un soir où j'avais dormi chez lui. Et ça m'avait fasciné car il racontait super bien... dans mes souvenirs en tout cas. Cela m'avait même motivé à voir le film par moi même quelques années après. En le visionnant, je me souvenais du décorum et de la fight finale, mais ça n'avait absolument pas altéré mon appréciation du film.

A ce titre, je me faisais spoiler tout seul X Files à une époque et ça ne m'empêchait pas d'être à fond dans certains épisodes. Cela ne me dérangeait pas de tout savoir sur un épisode. J'achetais même certaines VHS de la série qui regroupaient des diptyques ou des triptyques de la série. Pour ceux qui ne sont pas trop familier avec X-Files, il faut savoir que les épisodes en plusieurs parties étaient traditionnellement ceux qui faisant progresser le fil rouge de la série La majorité du temps,. ces cassettes proposaient des épisodes qui étaient inédits dans l'Hexagone, car composés des segments de la saison en cours diffusion aux USA. Nous, pauvres français, devions attendre un an pour daigner à ce que M6 diffuse la nouvelle saison.
Je m'abreuvais à longueur d'années de guide officiel, de livres et de magazine sur la série de Chris Carter, et très souvent, je connaissais déjà énormément de choses avant même d'avoir vu la saison.
Aujourd'hui, cela peut paraître probablement saugrenu pour des jeunes d'aujourd'hui, mais ça n'a jamais dénaturé le plaisir de "défricher" les épisodes, une fois diffusés.
Parce que même si mes recherches m'ont exposé pas mal d'intrigues, ça n'en restait pas plus que des mots sur des pages. En définitif, le plaisir de découvrir la mise en scène, les dialogues, la musique restait intact. Je pouvais tout de même m'accrocher à mon canapé lors de scènes de tension, et je pouvais également retenir mes larmes lors des moments dramatiques. Un intérêt que des phrases écrites noir sur blanc n'ont absolument pas altéré.

Pour l'anecdote, sache que, en 4ème, j'étais un peu l'oracle de X-Files qui prêchait la bonne parole sur cette série. Quelques élèves venaient parfois me demander certains renseignements dessus. Pendant les cours de français, deux camarades de classe me demandaient de leur spoiler la gueule. Rétrospectivement, je me dis que c'était dommage car je leur avais balancé 2 ou 3 spoilers assez vénères issus des saisons 4 et 5.
Les autres élèves brûlaient un cierge avant de s'agenouiller devant moi. Puis ils écoutaient mes prédictions stupéfiantes de justesse. C'était le bon temps...

Couverture d'un numéro du magazine officiel de X-Files.
Le magazine officiel sur X-Files: Une
de mes principales sources de spoilers.

Mon rapport à cette série m'a appris à être tolérant face aux spoilers. Tout du moins, même si ça me gêne aujourd'hui, me remémorer le suspense que j'éprouvais face à certaines scènes, malgré les connaissance obtenues  des nombreux éléments scénaristiques, me font comprendre que ce n'est pas le but le plus important. C'est le voyage, comme on dit. Mon intolérance aux révélations importunes s'est forgée à cause des autres. Je me suis imprégné de leur intolérance aux spoilers.
Plus récemment, je me suis également pris au jeu des théories sur les dernières saisons de LOST. Ce fut également le cas sur Game of Thrones. A y réfléchir, se renseigner à fond sur une série peut nous amener à théoriser et à ainsi parfois à "tomber juste". Bien entendu, on surnage dans le flou et une théorie n'est jamais qu'une possibilité, tandis que le spoiler se révèle être malheureusement fiable puisque factuel.

Cependant, le point commun avec tous les exemples précités est que j'avais consenti de me faire spoiler. Que ce soit Arachnophobia, X-Files ou Lost, c'est moi ai accepté d'écouter un ami verbeux ou qui suit parti à la collectes d'informations.
A contrario, lorsque c'est une personne qui m'impose le spoiler, ce n'est plus consenti, et donc c'est là que je peux le prendre comme une agression, car l'autre n'a pas respecter mon droit au suspense inaltéré. Et c'est ça qui pose le plus problème aux gens, j'imagine. Mais tous ces cons qui ne respectent pas cette préservation aux autres ont rendu les gens totalement intransigeant à la moindre miette de spoil, de manière déraisonnable, selon moi.

Dans le même ordre d'idée, un chercheur américain en psychologie, Nicholas Christenfeld, a mené une étude démontrant que le spoiler ne gâche en rien l'appréciation d'une oeuvre, bien au contraire. Avec ses chercheurs, ils ont mis en place une expérience visant à faire lire de courtes histoires, de plusieurs styles littéraires différents, à deux groupes de personnes. La différence entre les deux groupes est que pour le second groupe, un paragraphe d'introduction leur spoilait la fin. Au final, ceux qui ont été spoilé ont bien plus apprécié leur lecture. Le résultat de cette étude met en relief que c'est la qualité de l'écriture le plus important, au delà des détails de l'intrigue. Je ne me suis pas amusé à pousser les recherches sur cette expérience, donc ça vaut ce que ça vaut, mais ça rejoint ce que je soulignais avec X-Files: Que je connaisse les détails des épisodes importait peu. Seul la réalisation et l'écriture l'emportaient.

"Oups... Je viens de spoiler mon histoire."

Affiche du film Le Grand Bleu avec un dauphin qui spoile.

Attention: spoilers sur Final Fantasy VII et Xenoblade Chronicles en textes cachés. Tu peux surligner afin de révéler ces derniers.

Et puis, il y a des choses un peu moins évidentes comme pour Final Fantasy VII (pour en revenir à lui) et la mort d'Aerith, véritable crève-coeur de millions de joueurs de par le monde qui ne s'attendaient pas du tout à ce qu'un personnage d'une telle importance puisse trépasser d'une manière aussi violente et tragique.
Même le gameplay ne révélait pas le pot au rose, contrairement à Xenoblade Chronicles que je n'ai pas terminé. Dans ce dernier, Fiora, l'amie d'enfance du héros, mourrait au tout début de l'aventure. Mais je n'ai pas été dupe puisque Fiora a une grille de personnages avec des stats, etc... Le joueur coutumier de RPG pige donc très vite qu'elle reviendra ultérieurement.
Après, j'imagine que des développeurs malins peuvent rajouter un leurre matérialisé sous forme de "fausses" stats afin d'induire le joueur en erreur. 
Dans FFVII, il y a cette double peine: La perte d'un compagnon de route, d'un personnage majeur porteur d'espoir, qui fut également la love interest du héros principal, mais elle était également un pilier de notre équipe à qui on avait confié des matérias partout sur elle et qu'on avait grindé pour qu'elle obtienne le plus de compétences. En un mot, on s'était fait chier à la faire évoluer afin qu'elle acquiert (notamment) certains pouvoirs de soins salvateurs. Amputé de ça, le joueur devait composer son équipe autrement.
Il y avait donc quelque chose d'intéressant d'un point scénaristique mais également d'un point de vue de game design.
Curieusement, je n'ai pas été choqué par la mort d'Aeris car la jaquette du jeu m'avait déjà un peu mis la puce à l'oreille. En effet, cette dernière affichait un screenshot illustrant juste une Aerith, endormie sur l'eau, surplombée d'un Cloud qui posait un regard sur elle, la surélevant. Lorsque j'ai eu le jeu, à l'époque, je m'était juste exclamé: "Oh cool ! Ils vont prendre un bain tout habillé". Puis, en scrutant de temps en temps le dos de la boite, pendant mes longues sessions de jeu, j'ai supposé à un moment qu'elle était peut être finalement morte sur cette curieuse image. Du coup, je ne suis pas tombé des nues lorsque la scène culte survint à travers mon tube cathodique. En revanche, j'avais quand même vociféré et lâché un: "Fait chier ! Je vais perdre ses compétences ? j'espère qu'un autre perso va hériter de ses stats !"
Enfin bref... Je voulais en venir au fait que les gens spoilent un peu sans vergogne le destin d'Aerith, tout ça parce que "c'est un jeu culte", "vieux" et qu'il y a "prescription maintenant".
Pire ! Il y en a parmi eux qui pensent que "tout le monde a fait FFVII". Visiblement, ils se trompent puisque les gens se plaignent de leurs comportements.

Dans le même ordre d'idée de "la jaquette spoilante", lorsqu'on est un tant soit peu perspicace, on peut aisément se douter qu'un personnage affiché sur la boite d'une séquelle (par exemple) nous indique que sa trépignante première aventure ne lui a pas été fatale. A moins que les événements de cette suite se déroulent antérieurement à ceux contés dans l'épisode d'origine.
De toute évidence, nous sommes constamment bombardé de spoilers auxquels il est très délicat d'y échapper, surtout si on ouvre bien les yeux. Pour ces oeuvres là aussi c'est foutu ?
Est-ce que quelqu'un qui publierait la cover d'une suite de jeu vidéo se verrait bloqué ou réprimander par la brigade anti-spoiler ?
Je suis persuadé que la plupart des gens me répondraient que non, même si quelques irréductibles affirmeraient que c'est en soit criminel de publier cela. Dans ce cas là, on en arriverait à des cas extrêmes. Et c'est donc là que le bon sens pointerait le bout de son nez. C'est d'ailleurs lui qui apparaît dans pas mal de réponses sur ce sujet. Mais même une fois convié, ce dernier n'est pas forcément le même pour tout le monde. En outre, quelqu'un qui débarquerait sur ce sujet "sensible" y verrait tellement de contradictions: On aurait le droit de publier une jaquette d'une suite illustrant la trogne des protagonistes, mais pas de révéler leur présence verbalement ou par écrit. Il subsiste donc certains types de spoilers tellement acceptés qui ne sont même pas désignés comme tel.

Jaquette du jeu vidéo Resident Evil Code Veronica sorti sur Sega Dreamcast puis sur la Playstation 2 de Sony.


Pareillement, qu'en est-il de ces histoires qui nous sont racontés sous forme de flashback. Pour celles-ci, nous avons déjà connaissance de la fin. Est-ce que ce type de narration est moins prenante parce que le spectateur connait l'inéluctable ? Bien sûr que non.  Dans ces récits, on en oublie parfois totalement la finalité (même si elle peut survenir dans notre esprit), et n'empêche pas d'être à fond dedans. Evidemment, un récit débutant par la fin octroie une vision différente et se permet des artifices de narration différents de celle adoptant une timeline plus linéaire. Il se joue parfois justement du fait que le spectateur connait le dénouement. Il peut faire naître la peur (presque irrationnel puisqu'on connait le dénouement) de ce qui va irrémédiablement se passer, et accentuer le suspense justement sur des zones d'ombres dont nous n'avons pas connaissance. De surcroît, notre rapport aux personnages peuvent parfois se modifier suite à un récit éclaté. Quoiqu'il en soit, ces types de récits ne sont pas moins intéressants.

En écrivant ce dernier paragraphe, j'ai à l'esprit également que pour un roman policier, et plus précisément un "whodunit", révéler la fin pourrait être assimiler au spoiler ultime. Un Whodunit est une oeuvre policière à prédominance énigmatique, dont l'intérêt principal est la résolution du mystère; en général, connaître l'identité d'un meurtrier. Le récit adopte communément le point de vue d'un enquêteur perspicace qui va dénicher moult indices jusqu'à trouver le coupable d'un homicide. Le crime est souvent le point de départ. Pendant le déroulé, le spectateur peut s'amuser à essayer de dénicher le criminel en scrutant tous les suspects de l'histoire. Le plaisir ludique est donc réduit à néant si l'on connait la fin.
Ceci étant dit, la série Columbo est un parfait contrepied au whodunit traditionnel étant donné que, dès le début des épisodes, le spectateur connait d'office l'identité du criminel, renversant totalement notre rapport à ce type d'intrigues. On y suivait l'inspecteur tenter de discerner le coupable, sous le regard d'un spectateur omniscient. La satisfaction de ce dernier se déplace d'un whodunit puisque, dépourvue de la surprise sur l'identité du tueur, cette fois la délectation était d'accompagner Columbo emmerder le criminel tout le long de l'épisode. On ne se mettait plus à la place de l'enquêteur, à essayer de déceler les preuves, mais on se mettait auprès de lui, à tout de même essayer de deviner par quel moyen Columbo va parvenir à ses fins.
Le savoir du spectateur n'annihilait nullement le plaisir du déroulé de l'enquête: On jubilait de voir cet envahissant inspecteur se démener pendant le reste de l'épisode.
Alors, bien entendu, je mets un petit bémol à ce que je viens d'écrire puisque, et même si mes souvenirs sur cette série sont super flous, j'imagine que la mise en scène appuyait justement sur ce savoir du spectateur et s'attardait donc sur d'autres détails pour le captiver.
Mais dans l'idée, cet exemple reste plutôt pertinent quant au fait que connaître un détail crucial d'une intrigue ne tue pas l'intérêt de suivre un film/série/livre/jeu vidéo.

Photo du personnage de Columbo.


Et qu'en est-il des biopic ou des films historiques dont on connait pertinemment l'inéluctabilité de certains événements ? En l'occurrence, connaître la vie des femmes et des hommes d'antan n'empêche pas non plus aux spectateurs de savourer ce type de fiction.
En sus, qu'en est-il des archétypes ? De ces fictions qui, grosso modo, reprennent l'ossature du monomythe, récit universel, dont se base énormément de fictions issues de la pop culture (Star Wars, Final Fantasy, Zelda, etc...). Cela voudrait-il dire que quelqu'un qui aurait étudié à fond les différentes manières de construire un scénario, et qui aurait un sens aiguisé pour deviner comment va se conclure une fiction, voit sa vie gâchée par tant de savoir ?
Certes, ces personnes n'arrivent plus nécessairement à s'extasier sur les mêmes ressorts scénaristiques que le grand public, mais ils peuvent continuer d'aimer de toute leur âme la pop culture, malgré le fait qu'ils puissent deviner parfois aisément comment va se dégoupiller tel ou tel événement. Seulement,  ils ne savent pas forcément comment, ni à quel moment. Encore une fois, ce qui prime reste toujours l'exécution.
Attention cependant, je ne dis pas qu'il n 'y a pas de surprise pour eux: Certaines fictions se détournent ou déjouent les codes établis afin de surprendre mais, parfois, dans le cadre d'un film, une mise en scène particulière ou un dialogue ambigu peuvent être annonciateur d'un terrible malheur qui va s'abattre sur un personnage qu'on est en train de suivre. La stupeur découlant du tragique rebondissement s'en retrouvera assurément altérée à contrario d'une personne qui n'aurait pas les clefs pour totalement assimiler la grammaire du cinéma.

Et est-ce que les littéraires cinéphiles sont dégoûtés de connaître tous ces films adaptés de leurs best-sellers préférés ? ça ne les empêche pas d'apprécier la même histoire sous un autre format.

Images du Titanic.
Quand l'Histoire spoile les fictions


Citons également bon nombres de trailers qui spoilent pas mal la tronche des spectateurs avant même leur entrée en salle. J'avoue que moi même je souris parfois en me disant: "C'est un peu con. Ils ont tout spoilé". Néanmoins, on se fait souvent cette réflexion lorsqu'on a déjà vu le film ou que l'on a déjà joué au jeu. Très souvent, la personne ignorant tout de l'oeuvre n'a pas vraiment l'impression de s'être fait spoiler, puisqu'elle ne comprend pas tout ce qui se passe devant cette succession d'images rapide et décousue. Dans un tel contexte, il est difficile de saisir où réside les scènes les plus importantes. Bien entendu, l'expérience aidant, on arrive plus ou moins à déceler les passages majeurs. Mais à ce moment précis, on reste dans le domaine du spéculatif. On ne peut pas être sûr de s'être fait spoiler, à moins qu'une tiers personne nous tape sur l'épaule pour confirmer que: "Ah ouais ! ça spoiler à mort quand même !" Je trouve d'ailleurs une telle confirmation assez problématique puisqu'elle nous maintient en alerte sur le caractère "spoilant" de ce que l'on vient de voir.

Et contrairement à ce que j'ai déjà lu ici et là, non, les trailers qui "spoilent" n'est pas une nouveauté. Ceux du siècle dernier exposaient à mort certaines scènes importantes. Les distributeurs prennent le risque de beaucoup en révéler sur 2 minutes de bande annonce par peur de ne pas être assez explicite. Ils ont peur de rester dans le flou et de ne pas arriver à convaincre les spectateurs de se déplacer en salle pour aller voir leurs films. En résulte qu'ils peuvent ensuite dévoiler des scènes emblématiques d'un film, situées parfois jusqu'au trois quart du récit, mais vont tout de même prendre soin de ne pas exposer la fin, afin de générer de la frustration chez le spectateur, le poussant à se déplacer par la suite pour connaître le dénouement de l'histoire. C'est apparemment une des explications que l'on trouve sur la trop grande "générosité" des trailers.
A noter que lorsque ce sont les réalisateurs qui mettent le nez dans la conception des trailers, cela donne parfois des résultats amusants, à l'instar d'Alfred Hitchcock qui multipliait les fausses pistes dans ses bandes annonces (notamment pour Psychose) afin d'esquiver les spoilers, ou encore de Hideo Kojima qui, dès le second épisode de sa saga vidéoludique Metal Gear Solid aimait déjouer les attentes des joueurs.

A l'opposée, ce sont occasionnellement les acteurs qui spoilent accidentellement les films dans lesquels ils jouent, comme le rappelle cette interview de 2017 voyant ce pauvre Mark Ruffalo (Hulk) balancer un bon gros spoiler sur Avengers 3, sous l'oeil désemparé de Don Cheadle (War Machine), son collègue assis à côté de lui. Disney était en PLS total. L'interview a été occulté par la suite avant d'être déterré quelques mois plus tard.





Ils sont parmi nous !

Les années 2000, vinrent tout de même quelques précautions contre le spoiler émerger dans les forums: La balise "Spoiler" était une des meilleures armes pour que les internautes puissent échanger sur un élément crucial d'un scénario, à la vue de plusieurs dizaines (voir centaines) forumeurs. Celui qui n'utilisait pas ces balises se faisait parfois réprimander. L'avènement des réseaux sociaux conjugué à l'arrivée massive de grosses séries comme Game of Thrones, mais aussi de Netflix, ont fait exploser notre rapport aux spoilers. Ce dernier a popularisé le binge watching, c'est à dire le fait d'engloutir plusieurs épisodes très rapidement, et nous ne sommes pas tous égaux face à cette pratique. Les adaptes de cette façon de consommer les séries sont plus à  même de bien spoiler ceux qui ne regardent qu'un ou deux épisodes, de temps en temps.
Finalement, dans les années 80 et 90, nous regardions tous plus ou moins les séries au même moment via une programmation imposée par la télévision. Alors, certes, on pouvait parfois enregistrer nos émissions sur des VHS enregistrables mais, malgré tout, ces dernières étaient souvent visionnés relativement vite après enregistrement. En effet, à moins d'archiver tout ce qu'on enregistrait, beaucoup de gens réutilisaient les mêmes VHS. En revanche, ceux qui loupaient les premières diffusions pouvaient grave se faire spoiler par ceux qui n'avaient pas manqué le rendez-vous. Pour rattraper leur retard, les premiers devaient attendre une potentielle rediffusion ou, plus rarement pour les séries, une sortie en vidéo.

Pour comparer avec aujourd'hui, les gros rendez-vous télévisuels à la Game of Thrones sont suivis par beaucoup de français en quasi-simultané que les USA. Ceux qui ont vu les épisodes très tôt ne peuvent s'empêcher de partager leur avis sur le dernier épisode en date.
Puis, comme toujours, il y a ceux qui ne se gênent dévoiler juste pour faire chier le monde.
Mais pourquoi certains aiment spoiler sciemment ? Vraisemblablement pour montrer que "eux savent". C'est un pur plaisir narcissique de montrer qu'on est, inconsciemment, au top de la chaîne de la consommation. Et peut être aussi un besoin de faire du mal à ceux qui ne sont pas "dans le coup". Celui qui a la "connaissance" exerce un certain pouvoir à celui qui ne sait pas. C'est véritablement une démarche purement narcissique.
Après discussion avec des gens ne supportant pas le spoiler, ce qui revient souvent est que, une fois spoilé, ils ont l'impression qu'on leur a retiré le plaisir de la découverte totale d'une histoire. On leur octroie ce droit au fantasme. On les bride d'une partie de leur imagination à cause d'un "intrus" qui leur a imposé la dure réalité du récit qu'ils n'ont pas encore vu.  Je fus d'ailleurs assez surpris de constater que pas mal de ces personnes m'ont confié qu'un spoiler pouvait totalement leur gâcher l'expérience.
Sans évidemment cautionner, il faut reconnaître que si ces narcissique au spoils existent, c'est aussi parce que, à l'autre extrémité, il y a des gens ultra sensibles au spoilers.
Si ces derniers étaient moins intransigeants et moins à fleur de peau sur ce sujet, il n'y aurait probablement pas autant d'individus qui prendraient du plaisir à "faire" souffrir" (si on peut dire ça comme ça).
Tu sais, c'est un peu comme Batman, en fait: Si le Joker existe, c'est peut être en réponse au super justicier anti-criminalité qui survole Gotham. L'un produit l'effervescence du second. Si un extrême existe, il va irrémédiablement engendrer l'autre extrémité.

Screenshot de Batman et du Joker.


A l'autre extrémité des pervers aux spoilers se trouvent donc la brigade anti-spoilers qui ne veut absolument RIEN savoir d'une oeuvre. Ceux là sont sensibles à la moindre information. J'avais un ami comme ça qui m'avait limite engueulé parce que je lui avait fait écouter 10 secondes d'une musique d'un jeu qu'il n'avait pas fait, et dont il était vaguement intéressé.
En outre, j'ai déjà discuté avec des gens qui estimaient que donner son avis sur une fiction est déjà un spoiler en soi car ça les aiguillaient dans leur jugement, au moment de découvrir l'oeuvre.
Je dois avouer que j'ai un peu de mal à comprendre. Cela entre en contradiction avec l'un des intérêts principal des réseaux sociaux ou des forums selon moi: Si on ne peut même plus donner son avis, même en étant précautionneux, de quoi va-t-on parler sur les Twitter pour des geeks désireux de partager leur passion. De rien, mis à part écrire des posts robotiques pour annoncer qu'on s'est procuré tel jeu ou qu'on la terminé. Et entre deux, balancer des liens rigolos, parler du beau temps et des dernières conneries balancées par Macron.
Réduire un maximum les spoilers et utiliser les outils pour éviter cela, je suis d'accord, mais je pense qu'il faudrait mettre de l'eau dans son vin et lâcher prise à ce sujet... Relativiser est un bon moyen pour ne pas prendre trop en considération un spoiler pris dans la tronche. Je pense que ruminer là-dessus entretient justement la frustration et la mauvaise réception de l'oeuvre par la suite.
Je comprends le besoin parfois d'avoir envie de discuter avec des gens d'une histoire qui nous a procuré une excitation particulière. Je ressentais parfois le besoin moi même de parler de The Leftovers parce que j'avais l'impression d'avoir une poids terrible à porter sur les épaules à la fin de chaque épisode.
Meme lorsque j'étais gosse, je me souviens des moments où j'étais tout excité de raconter le dernier film que j'avais vu aux copains. Donc, oui, je me souviens du sentiment que j'éprouvais enfant, mais... hé ! On est des adultes maintenant. Je suis d'accord qu'on peut se contenir, hein ?

Il y a aussi un spécimen: La personne qui fait mine de ne pas spoiler une oeuvre mais qui le fait sans le faire exprès, en pensant que les gens n'ont pas la perspicacité de décrypter un propos sur une fiction. Cela peut se traduire par une image postée, suivi d'un post ambigu qui, si on fait le lien entre les deux peuvent nous donner une indication sur les rebondissements d'une histoire. Tu te souviens de la personne tellement allergique aux spoilers qui ne voulait pas qu'on lui fasse entendre une piste d'une OST ? Hé bien elle excellait dans l'art de "super bien cacher" un spoiler à travers un propos volontairement" cryptique".

Alors, même si j'essaie de rationaliser en me disant que, fondamentalement, spoiler ne met au fond pas à mal le plaisir de suivre une histoire (voir tous les exemples cités plus haut dans l'article), il faut reconnaître qu'il y a des types de rebondissements, notamment certains twists finaux, qui perdent leur saveur si on les révèlent avant. Je vois ces fictions comme des tours de magie qu'on viendrait révéler en amont le "truc", et qui perdraient un peu en saveur, une fois les coulisses mises à jour. Mais encore une fois, si on considère que le magnétisme de ces histoire s'évapore une fois le pot-aux-roses révélé par autrui, ça signifierait que ces histoires se loupent totalement sur la profondeur de ce qu'ils proposent. Cela voudrait dire qu'elles ne reposent que sur ce subterfuge final. Pour ce type de scénario, ok, c'est dommage de révéler la fin, mais ça ne tue pas "tout intérêt", non plus selon moi.

Bon, je m'arrête là. Je sens que je vais tourner en rond...
En définitif, les gens sont devenus nettement plus pointilleux avec les spoilers, notamment à cause du flot d'informations, de discussions et d'échanges que l'on a depuis l'avènement d'internet. Ce que je retiens est que c'est le contexte dans lequel on se fait spoiler qui pose problème plus que le spoiler en lui même.
Le spoiler tuerais, certes, mais même si il faut éviter au maximum de le côtoyer, il ne faudrait pas lui accorder une trop grande importance, et ainsi alimenter une certaine psychose...

Au final, faîtes plaisir aux gens en préservant leur plaisir...

Oh mais je parle, je parle, mais j'en oublie les bonnes manières: Comment ça va toi ?


Moggy

Commentaires

  1. Je me suis déjà fait spoilé à plusieurs reprises pour les jeux Heavy Rain et Red Dead Redemption. Si cela ne tenait qu'a moi, je rétablirait la peine de mort pour le délit de spoil ou à minima j'infligerais une peine de prison dissuasive. Ca donnerait à réfléchir à deux fois aux rigolos qui ont la mauvaise habitude de pratiquer ce vice qu pourrit la vie de millions de personnes. Ainsi parmi les violeurs d'enfants, les escrocs et les assassins, il y'aurait des divulgacheurs qui n'en mèneraient pas large au milieu de ces psychopathes aguerris. Par ailleurs, je me souviens que lors d'une de tes interventions lors d'un Crok Critik, tu avais spoilé sans vergogne la fin de la série animée Gigi. Est ce correct de faire ces choses là? Dans quel monde vivons nous si à la première info croustillante, tout un chacun la dévoile ouvertement? Je vais finir par une question qui me turlupine depuis des années maintenant. Les diseuses de bonne aventure et les marabouts peuvent ils être considérés comme des divulgacheurs? Bien qu'ils oeuvrent pour le bien public, je ne peux m'empêcher de les ranger dans la même catégorie que ces spoiler professionnels qui infestent twitter et internet.

    Abdel Harissa

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    1. Hello ! ^^

      Ah oui c'est bien possible pour Gigi. Je ne me souviens même plus. :p
      On n'avait même pas prévenu ?

      Les voyants spoilent toujours de manière consentie par les personnes à qui ils spoilent la vie.

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  2. Salut Moggy,

    Excellent article, dont je partage la majorité des idées. Perso, les spoilers m'ont vraiment fait chier il y a une dizaine d'année quand je squattait encore les forums de jv.com par exemple. Je joue majoritairement à des JRPG donc autant te dire que ça m'aurait fait chier de me faire spoilé un jeu comme Nier. Je pense que tu as raison ça ne change en rien le plaisir de jouer, de maitriser le gameplay, mais clairement certains scenario sont bien plus agréables en gardant la surprise.

    Après concernant certains jeux cultes (coucou FF7), je peux te dire que je m'étais déjà fait spoilé le jeu en 2000 ou 2001 époque ou je m'étais procuré le jeux, donc ça n'a rien de nouveau cette histoire de spoiler, Aerith avant déjà sa côte de se coter la.

    Bref merci pour ton article et ton blog me fait vraiment plaisir, tu es le genre de personne avec qui on a envi de parler jeux.

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  3. Hello ! :)
    Merci beaucoup pour ton commentaire. Il fait vraiment plaisir !
    Et oui je comprends que les spoiler puissent ennuyer, notamment lorsqu'ils ne sont pas consentis.
    Et ouais ça ne date pas d'hier les spoilers, très loin de là, mais j'ai l'impression qu'on tolérait ça un peu mieux avant Internet.
    Merci encore pour ton message. J'espère que mes prochains articles te plairont tout autant. ^^

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